Depuis le mois de novembre, les universités sont confinées. Nous sommes contraint.e.s de nous débrouiller pour tenter de conserver un lien avec nos étudiant.e.s. Étudiant.e.s qui décrochent, qui se portent mal et dont une partie grandissante doit se préoccuper davantage de trouver à manger que d'étudier.
Comment comprendre cette situation particulière alors que les cours en lycées se sont poursuivis, y compris pour les classes préparatoires ? La coupe a débordé lorsque la communication présidentielle a annoncé que les universités rouvriraient 15 jours après tout le reste, et alors que les lieux de cultes et tous les commerces ont déjà rouvert.
Le gouvernement est coupable. Coupable de n'avoir rien fait depuis le premier confinement. Coupable d'avoir laissé toute une population au bord de la route.
Les solutions existent pourtant pour garantir l'accueil des étudiants et des personnels dans des bonnes conditions sanitaires. Un texte, signé par plus de 6800 personnes, en liste certaines : mesures systématiques des taux de CO2, purificateurs d’air à filtre, réquisition de locaux additionnels, masques FFP2 non médicaux gratuits...
Pourtant, à aucun moment, les moyens déployés ne sont évoqués.
Le président Macron feint de s'intéresser à cette jeunesse qui a de plus en plus de mal à supporter la situation et a envisagé une rentrée dès le 4 janvier. Pourtant, alors que les vacances arrivent, aucune circulaire de la part du ministère n'a été diffusée. Frédérique Vidal a même acté cette semaine que « les cours reprendr[aient] normalement dans les universités pour le début du mois de février si les conditions sanitaires le permettent ».
Si les conditions le permettent ! La rentrée de janvier ne s'annonce donc pas sous les meilleurs auspices. Mais soyons rassurés, elle serait « en train de construire le chemin pour ce retour à la normale, avec une priorité mise sur les étudiants les plus fragiles ». Qui peut faire encore confiance à une ministre qui pond une circulaire de rentrée après la rentrée et qui fait voter des réformes contre toute la communauté universitaire ?
Prenons l'initiative. Nous demandons instamment à la présidence de l'UFC de mettre en œuvre le protocole sanitaire défini par Rogue ESR pour nous permettre de reprendre les cours en présence dès la rentrée de janvier.
Le gouvernement et l'ensemble de la société semblent avoir oublié les universités et les étudiant.e.s. Pour rappeler notre existence, nous ferons cours dans la rue.